Eau potable, une ressource à préserver

H2wOe

Synopsis/contenu du film

Le contexte de ce documentaire est la sécheresse et les fortes chaleurs, qui sont devenues un problème mondial. Les nappes phréatiques sont en baisse et le manque d’eau ne cesse de s’accentuer, même en Europe. Le film traite de trois endroits plus ou moins touchés par le réchauffement climatique, qui se battent pour trouver des solutions dans le but d’économiser ou de mieux gérer l’eau. A Hambourg, les fortes inondations connues dues au réchauffement climatique et à l’urbanisation poussent les chercheurs à trouver des solutions pour pallier celles-ci et la sécheresse en utilisant ces fortes pluies. Les hydrogéologues ont pour but de détourner l’eau de pluie vers des espaces verts afin de limiter le risque d’inondations et transformer Hambourg en ville éponge. Également à Hambourg, les eaux utilisées pour le lavage des filtres des stations de traitement sont récupérées afin de pouvoir les réutiliser. L'idée de recycler les eaux grises et de produire de l’énergie avec les eaux vannes a aussi été étudiée dans un quartier de Hambourg. En Tunisie ce sont des plantations entières qui sont menacées, alors que les précipitations sont en baisse. La ville de Tunis de 1 million d'habitants connaît des coupures d’eau à certaines heures, bien que l'eau domestique reste prioritaire. Une innovation est proposée pour irriguer les oliviers avec un système enterré, tandis qu'une petite unité dessale les eaux souterraines salinisées par les intrusions marines. Au Danemark, c’est la brasserie Carlsberg qui réutilise 90% de l’eau consommée pour le nettoyage. Elle recycle ses eaux usées directement sur place et réalise une économie de 500 millions de litres d’eau par an. L’eau usée va également contribuer à l’alimentation de la centrale à biogaz de la brasserie, ce qui fera d’elle la brasserie la plus économe du monde, avec un objectif zéro gaspillage d’ici 2030. En résumé, dans ce reportage, ces 3 pays montrent leur intérêt pour protéger la ressource en eau, en montrant des solutions innovantes.  

Analyse critique

Ce reportage porte sur des évolutions technologiques qui diffèrent selon les pays. Dans le cas de Hambourg, par exemple, la ville est présentée de façon très positive du fait qu’on y trouve beaucoup de projets innovants pour la préservation de l’eau. Elle est équipée de stations météo sophistiquées et les hydrogéologues sont munis d’un logiciel de simulation performant qui permet des prévisions à l’échelle de la rue pour des scénarios de détournement de l’eau vers des endroits propices à l'infiltration. Les volumes infiltrés annoncés sont cependant très modestes et on se demande si les résultats sont vraiment à la hauteur des moyens déployés.

L'exemple de la Tunisie contraste avec ces exemples high-tech. On veut croire à l'idée intéressante du prof Chahbani, et à son potentiel de diffusion, mais les 4000 oliviers du système semblent pour le moment un peu dérisoires par rapport à l'ampleur de la surexploitation. Quels sont les surcouts induits par cette technologie? L’idée d’introduire une petite usine de dessalement d’eau de mer pour l’irrigation est discutable. Ce procédé est très énergivore et produit des saumures. Le dessalement d’eau de mer est une pratique qui devrait seulement être utilisée pour la production d'eau potable en cas de nécessité.

Concernant le cas de la brasserie Carlsberg, la démarche entreprise par cette industrie est très positive du fait qu’il y ait une réelle volonté de recycler toutes ces eaux. Il s'agit sans doute d'eaux qui retournaient dans le milieu naturel et il faudrait s’assurer que les rejets antérieurs ne contribuaient pas à soutenir les débits d’étiage et la continuité écologique. La brasserie emploie des moyens coûteux afin de récupérer la quasi-totalité de ses eaux utilisées. Réutiliser l’eau consommée est une solution onéreuse car cette pratique demande beaucoup de procédés épuratoires, mais ceci permettra à la brasserie d’atteindre son objectif d’ici 2030.

Ce reportage est intéressant, puisqu’il nous fait découvrir des technologies utiles pour économiser la ressource en eau. Toutefois il s'agit d'illustrations assez disparates et d'expériences aux résultats pour la plupart assez limités, en termes quantitatifs. Les dimensions économiques sont largement absentes. L'intérêt du film est donc également limité, au-delà de son côté informatif.

(Contributions de Jules Philippe et Kilian Vors)

 

Additional Info

  • Director: Jonas Geisler
  • Producer: Berlin producers pour ZDF en collaboration avec ARTE
  • Language: French, German
  • Year: 2022
  • Duration (min): 32
  • Theme: Water scarcity, Irrigation & agricultural water management, Water quality, pollution, Drought, Sustainability
  • Access: Free
  • Country: Germany, Tunisia
  • Technical quality (star): Technical quality (star)
  • Academic interest (star): Academic interest (star)
  • Societal interest (star): Societal interest (star)
  • Technical quality: 4
  • Academic quality: 3.5
  • Social interest: 3