En Afrique, le défi de l'eau potable pour tous en 2035

 

 

 a word without water

Synopsis/contenu du film

L’approvisionnement en eau potable est le deuxième défi de l’Afrique  après celui de faire des Africains eux-mêmes les propres moteurs de leur développement durable. En effet, près de 500 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’eau potable à proximité de leurs habitations. Selon l’OMS-UNICEF, une personne a accès à l’eau potable lorsqu’elle utilise l’un des quelconques types d’approvisionnement en eau de boisson suivants : eau courante, fontaine publique, forage ou pompe, puits protégé, source protégée ou eau de pluie. Le film aborde successivement  le travail de différents ONG sur les travaux d’eau potable et d’assainissement. Il  s’intéresse aux problèmes d’accès à l’eau potable de 8 pays d’Afrique Subsaharienne : Burkina Faso, Bénin, Centre Afrique, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo. En Afrique, les services de distribution d’eau potable existent, mais le réseau public d’adduction d’eau se confine dans les quartiers centraux et péricentraux. En milieu rural, l’inaccessibilité du réseau public d’AEP pousse les populations à développer une panoplie de solutions alternatives : eaux de puits traditionnels, eaux de forages, eaux des rivières, etc. qui n’ont subi aucun traitement préalable, pour s’approvisionner en eaux afin de satisfaire leurs différents besoins (boisson-lessive-vaisselle). Ces corvées sont réservées aux  femmes et aux filles.

En plus de l’accès à l’eau potable, s’ajoute celui de l’assainissement. Les ménages manquent de systèmes adéquats d’assainissement. Pour satisfaire leurs besoins, les populations défèquent à l’air, près des cours d’eau. Cette situation provoque une pollution fécale entrainant des maladies hydriques. Selon l’UNICEF, quelques 180.000 enfants de moins de 5ans meurent en Afrique, soit 500 personnes/jour à cause de la diarrhée. Le manque d’accès à l’eau potable, l’assainissement, l’hygiène et la malnutrition provoque chez les enfants les maladies telles que : la kwashiorkor, le marasme et la noma.

La zone des trois frontières : Burkina Faso-Mali-Niger, est soumise à une arrivée massive de personnes déplacées suite au terrorisme. Ces personnes s’installent à la périphérie de villes qui connaissaient déjà des problèmes d’assainissement. La pression sur les ressources s’accroît et il faut pouvoir satisfaire les besoins des populations autochtones et les réfugiés qui sont souvent financièrement démunies. Pour cela, des camions citernes approvisionnent les réfugiés en eau potable, mais ce n’est pas suffisant.

Face à ces difficultés d’accès à l’eau potable, à l’assainissement, et à l’hygiène, le film montre l’intervention des ONG qui œuvrent surtout en milieu rurale afin d’améliorer le cadre de vie des populations.  Les ONG qui sont intervenues dans le film sont :

  • ONG Water Aid, qui apporte son soutien technique et financier aux initiations locales pour la valorisation des forages et puits améliorées au Burkina Fao ;
  • ONG Terre citoyenne et solidaire qui a travaillé avec des ONG locales (Symbiose togolaise et RES-Togo) au Togo, pour la construction de forage dans un village du Togo. L’entreprise qui a installé le forage est locale, et s’est occupé de la formation des habitants à la maintenance en cas de panne ;
  • La Croix rouge Française en partenariat avec celle du Niger, ont construit des forages et ouvrages d’assainissement à savoir les latrine familiale dans la région de Zinder. Elle a aussi formé des locaux pour réparer les ouvrages hydrauliques et aussi pour construire les latrines ;
  • ONG action contre la faim, qui s’occupe du traitement des enfants malnutris ;
  • ONG enfant du monde, qui lutte contre la noma, par les interventions chirurgicales

Analyse critique                    

Ce film entrepris en 2021 par Michel-Yves Gattepaille, ingénieur et réalisateur de documentaires et podcasts, aborde des problèmes liés  à l’accès à l’eau potable, à l’assainissement en Afrique Subsaharienne et aux maladies qui en découlent. Le film interroge plusieurs acteurs notamment la population rurale, les agents de services d’eau, les médecins traitants, les membres des ONG, les écoliers, etc... Certains projets sont passés il y a plusieurs années et  l’actualité montre donc que des choses sont encore à faire et que l’Etat, les acteurs de l’eau et de l’assainissement, et la population doivent prendre leurs responsabilités face au défi lié l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.

Il faut d’emblée préciser que ce film est en fait un montage de courts documentaires sur les actions de diverses ONGs en Afrique dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement. Il est donc extrêmement décousu et l’on passe d’un pays à un autre, d’une époque à une autre, sans transition. Il n'y a pas d’efforts de relier ces fragments par une narration cohérente. L’intervention successive des ONG ne date pas de la même année dans les différents pays, tel est le cas du Burkina Faso et le Bénin. Chaque pays apporte un éclairage particulier.

Le secteur de l’eau et de l’assainissement sont des métiers nouveaux et les défis sont énormes. Les acteurs des sociétés nationales doivent être formés. C’est le cas d’un projet au Sénégal géré par la GIZ, qui intègre la formation de 20 formateurs dans les régions visées par le projet afin de diffuser ces connaissances. Des perfectionnements professionnels et des formations continues, qui font l’objet d’un accompagnement décentralisé des formateurs/formatrices, se tiennent dans 130 comités d’exploitants.

Au-delà de la construction de latrines, il faut prendre en compte l’assainissement dans sa globalité et améliorer les services à l’échelle de toute la filière. Cette filière doit être structurée de bout en bout, depuis le stockage, le transport,  le traitement jusqu’à la valorisation des déchets. C’est le cas du Burkina qui bénéficie du soutien de l’AFD L’AFD avec un financement de 25 à 30 millions d’euros pour mener une étude et instruire un projet pour améliorer la situation à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.

Toutes les séquences montrent l’action d’ONGs financées en général par des sources extérieures, établissement finalement une équivalence entre ONG et eau domestique. Ceci occulte le rôle et la responsabilité des Etats. La seule séquence sur un service étatique apparemment fonctionnel porte sur le Bénin, qui plus investit que les autres pays. En 2022, la couverture moyenne des services en eau dans les zones rurales s'élève à 73 % à l'échelle du pays contre 42 % en 2017. De manière générale, l’opinion des structures étatiques (ministère de l’eau et de l’assainissement), et les acteurs de l’eau et de l’assainissement ne sont pas mentionnés. Il ressort que les Etats africains manquent de budget/financement alloué à l’approvisionnement en eau potable mais le film ne discute pas les causes financière ou politiques de cet état de fait. Au total ce montage est d’un intérêt très limité.

(Avec une contribution d’Imane SAWADOGO)

 

Sites internet consultés

https://www.alliance-sahel.org/actualites/eau-potable-burkina-faso-afd/#:~:text=Quels%20sont%20en%202022%20les,eau%20potable%20est%20de%2076%25

https://aquaknow.jrc.ec.europa.eu/en/projet-wefe-senegal-acewater2-project/news/mali-giz-am%C3%A9liorer-l%E2%80%99approvisionnement-en-eau-potable-et

https://www.memoireonline.com/11/19/11292/Acces--l-eau-potable-dans-le-quartier-Garin-Malam-de-la-ville-de-Zinder-Niger.html

 

Additional Info

  • Director: Michel-Yves Gattepaille
  • Producer: Michel-Yves Gattepaille
  • Language: French
  • Year: 2021
  • Duration (min): 89
  • Theme: Domestic water, Water scarcity, Water and community
  • Access: Free
  • Country: Sub-Saharan Africa
  • Technical quality (star): Technical quality (star)
  • Academic interest (star): Academic interest (star)
  • Societal interest (star): Societal interest (star)
  • Technical quality: 1.5
  • Academic quality: 2
  • Social interest: 3